Dernière étape du Tour de France Colombophile chez Michel MARIE

Article de la renaissance du bessin

AsnellesLe Bessin accueille l'arrivée du Tour de France Colombophile
Le 4e Tour de France Colombophile a pris son envol le mardi 8 juillet au Touquet. Sa treizième étape s'achèvera à Asnelles.

Le 4e Tour de France Colombophile a pris son envol le mardi 8 juillet au Touquet. Il est passé depuis par Arras, Prunay-sur-Essonne, Besançon, Bellerive, Guéret, Pressac, Les Herbiers. Sa treizième étape s'achèvera à Asnelles dans le pigeonnier de Michel Marie, colombophile passionné demeurant 47 rue de l'église.
Partis de Rugles, au-delà de Rouen, les oiseaux se poseront vendredi 25 juillet en fin de matinée ou début d'après-midi. Il est difficile de préciser plus l'horaire. L'oiseau se rit des cols hors catégorie, mais l'orientation du vent et les conditions météorologiques influent sur la durée de son vol. Les curieux sont invités à venir pour saluer les vainqueurs ou découvrir la colombophilie lors de cette journée portes ouvertes.
A 82 ans, Michel Marie n'a rien perdu de sa passion. « J'ai commencé à m'occuper de pigeons voyageurs peu après la guerre, j'en ai eu jusqu'à 140 et il m'en reste 80 maintenant. Pour cette passion, il faut aimer voyager soi-même. Une ou deux fois par an, j'emmène des pigeons à Perpignan, Barcelone ou Biarritz. Imaginez que certains d'entre eux reviennent à leur pigeonnier en moins de 24 h. A la fin des années 50, il m'est arrivé de faire 450 km en cyclomoteur pour aller en rechercher un égaré en chemin ». Une passion qu'il vous fera partager avec de nombreuses anecdotes sur l'histoire du pigeon voyageur, agent de liaison rapide et secret utilisé dès l'antiquité.
Pigeons voyageurs contre Gestapo
Le pigeon voyageur joua un grand rôle dans la Seconde Guerre mondiale. L'armée américaine en possédait 45 000. Les Anglais en parachutèrent 16 551 en territoire occupé pour les missions de renseignement de la résistance. L'un d'entre eux joua un rôle clé dans l'attaque de la batterie allemande de Merville. Le 6 juin, peu après 1 h du matin, 150 hommes du 6th airborne anglais, sur un bataillon de 600 dispersés lors du largage, s'en emparèrent. Le Signals Officer Jimmy Loring envoya un pigeon à Londres où il arriva suffisamment tôt pour retenir le feu du croiseur Aréthuse qui devait écraser la batterie dès l'aube en cas d'échec.
L'une des opérations les plus curieuses de la guerre eut lieu au début de 1945. Alors que l'Allemagne se décomposait, les services secrets anglais imaginèrent d'y parachuter un millier de pigeons voyageurs pour inciter les habitants à collaborer en renvoyant l'oiseau avec des renseignements militaires sur le questionnaire joint. Avec 4 retours, succès mitigé, mais le service de la guerre psychologique de Sefton Delmer ajouta une touche complémentaire très efficace. Elle consistait à larguer des pigeons morts avec un questionnaire déjà rempli par ses soins. Les renseignements reportés, connus d'un petit nombre en Allemagne, étaient conçus pour jeter la suspicion sur des dignitaires du parti nazi. Dans la paranoïa présidant à l'effondrement du 3ème Reich, la Gestapo se lança à corps perdu sur la piste des supposés traîtres, ce qui ajouta une touche finale à la confusion ambiante.